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L’influence des réseaux sociaux sur la campagne des législatives 2024

La campagne des législatives anticipées de 2024 ne se joue pas uniquement sur le terrain ou dans les médias traditionnels, mais également sur les réseaux sociaux.

TikTok, Facebook, X (anciennement Twitter), Instagram et BeReal sont devenus des plateformes essentielles où les candidats et les partis politiques se battent pour attirer l'attention des électeurs, en particulier des plus jeunes.

Quand les politiques adoptent les codes des influenceurs

Les réseaux sociaux permettent aux politiques de communiquer directement avec les électeurs sans passer par le filtre médiatique traditionnel et les débats.

En utilisant des formats courts et dynamiques, semblables à ceux des influenceurs, ils parviennent, en quelques secondes à capter l’attention d’un public jeune et connecté.

C’est le cas de Jordan Bardella, Président du Rassemblement National (RN), qui illustre parfaitement cette stratégie avec ses plus de 1,7 million d’abonnés sur TikTok. Le réseau social est entré tout naturellement dans sa stratégie de communication, où il partage des moments de sa campagne, des coulisses de ses déplacements, et des extraits d’interviews, adoptant une approche décontractée.

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui préféré adopter une stratégie mettant en avant des punchlines percutantes, et une présence constante sur les réseaux sociaux.

Gabriel Attal, présent également sur tous les réseaux sociaux, a lui opté pour le réseau social français BeReal pour se faire une place auprès des jeunes. Il a ouvert son compte en février 2024 et sa première publication avait pu enregistrer plus de 50 000 réactions en 24h !
Pour les Européennes, le premier ministre avait dès le matin, publié une vidéo sur Instagram et TikTok, s’adressant de manière appuyée aux jeunes électeurs, en les tutoyant, Nintendo Switch, chargeur d’Iphone et préservatif à la main afin de capter l’attention des jeunes en moins de 10 secondes.

Le député LFI Sébastien Delogu, auparavant peu connu des jeunes électeurs, a lui aussi, récemment gagné en popularité sur les réseaux sociaux comme X et TikTok grâce aux « edits ». Ces courtes vidéos, composées de quelques extraits accompagnés de musiques tendances, visent à mettre en avant le charisme et les actions marquantes d’une personne. Suspendu pour deux semaines de l’Assemblée Nationale pour avoir brandi le drapeau palestinien, Sébastien Delogu est devenu le candidat « idéal » pour être au centre de cette tendance.
Des fans du député avaient même payé pour diffuser l’un de ces édits sur un écran géant de Times Square !

Quels risques ?

Cependant, cette utilisation accrue des réseaux sociaux pose des questions importantes pour la démocratie. La diffusion de fausses informations, et la manipulation de l’opinion publique sont une réelle crainte. En effet, la communication directe via les réseaux sociaux pourrait permettre aux candidats d’esquiver les questions difficiles et les confrontations nécessaires avec les journalistes par exemple.

La création de deepfake est également redoutée. Par exemple, quelques mois avant les élections européennes, un compte d’une soi-disant cousine de Marine Le Pen avait été créé avec tous les codes et les marqueurs des réseaux sociaux. Les créateurs de ce faux profil TikTok avaient calqué le visage rajeuni de Marine Le Pen, ce qui donnait l’impression d’être sur le compte d’un membre de la famille Le Pen devenu influenceuse et postant des vidéos d’elle en sous-vêtements ou en train de danser sur une « trend » Tiktok. Ce compte permettait alors de renvoyer une image « séduisante » de l’extrême droite et de faire ainsi la promotion du RN et notamment de Jordan Bardella.