Depuis que la légende du rap français, Booba, a accusé Magalie Berdah d’être la gérante de tout un réseau d’ «Influvoleurs » et qu’une plainte a été déposée le mois dernier contre plusieurs influenceurs français, l'Etat a entrepris de renforcer l'encadrement de ces pratiques sur les réseaux sociaux, afin de diminuer les arnaques et mieux protéger notre santé. En effet, certains produits promus par les stars des réseaux sociaux sont interdits en France et être dangereux en cas d’utilisation.
Faut-il une définition légale de l’influenceur et interdire certaines promotions de produits ?
Afin de pouvoir répondre à ces questions et de connaitre l’avis du grand public, une concertation menée en ligne par le ministère de l’Économie milite pour une meilleure régulation de cette activité qui soulève à juste titre beaucoup de polémiques.
Cette concertation autour des influenceurs, a été menée en décembre 2022 pendant trois semaines via la plateforme make.org. Elle a recueilli les avis de 19.000 personnes au sujet de douze mesures déclinées autour de quatre thèmes, proposées par le ministère.
Douze propositions, quatre thèmes
Les 12 propositions étaient déclinées autour des thématiques suivantes :
• Les droits et obligations des influenceurs
• La protection des consommateurs
• La gouvernance du secteur
• Et enfin, la propriété intellectuelle.
53,5 % des répondants estiment qu’il est prioritaire d’établir une définition légale de l’influenceur et de son agent. Les participants à la concertation pensent également qu’il serait nécessaire de renforcer les obligations légales entre les influenceurs et les marques qui font appel à leur notoriété.
Vers une interdiction des placements de produits esthétiques
Pour la majorité des répondants à cette concertation, il est nécessaire d’interdire aux influenceurs la promotion de certains produits jugés néfastes ou trompeurs, comme les produits autour de la santé, des pratiques chirurgicales ou des produits de beauté.
Dropshipping et transparence
Les internautes sont aujourd’hui bien plus sensibilisés aux produits bons pour eux, mais aussi pour l’environnement. Ainsi, les utilisateurs sont de plus en plus méfiants quant aux promotions relatives aux transports très polluants, incitant à la fast-fashion, ou encore à des investissements financiers.
Les plateformes doivent également être plus efficaces.
Afin de mieux réguler et contrôler le travail des influenceurs, les participants à la consultation appellent les plateformes comme Instagram, Facebook, Snapchat, TikTok, YouTube ou encore Twitch à être plus impliquées sur le sujet.
La protection de l’image des enfants
Le saviez-vous ?
1,1 % des parents français d’enfants de moins de 16 ans affichent leurs progénitures sur les réseaux sociaux à titre professionnel.
Ainsi, le 6 mars dernier, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi visant à protéger les mineurs face aux dérives de certains parents.
L’objectif : rappeler et sensibiliser les parents à la notion de « vie privée de l’enfant » dans la définition de l’autorité parentale du Code civil.
Certains contenus pourraient ainsi être considérés comme portant atteinte à la dignité de l’enfant.
Une réglementation pour les influenceurs
Les influenceurs qui publient des contenus sponsorisés sur les réseaux sociaux seront soumis aux mêmes règles que les médias traditionnels, a indiqué le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur France Info.
Les placements de produits concernant l’alcool par exemple sont visés : « lorsque vous avez un placement de produits d’alcool, ou d’autres placements de produits, il faut que les mentions légales apparaissent sur les sites des influenceurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a précisé Bruno Le Maire.
Quand le gouvernement se positionne du côté de Booba….
Bruno Le Maire a d’ailleurs estimé que le rappeur Booba avait eu raison de rappeler que des dérives importantes avaient eu lieu dans le milieu des influenceurs.
… Magali Berdah crée sa fédération d’influenceurs pour « prévenir les dérives »
Afin de mieux prévenir les utilisateurs quant aux dérives possibles liées aux placements de produits sur les réseaux sociaux, mais aussi pour mieux sensibiliser les influenceurs aux risques encourus en cas de fraude, Magalie Berdah a annoncé vouloir créer une fédération spécialement dédiée à cette question. Elle proposera aux influenceurs une formation continue obligatoire, une application, une newsletter, ainsi qu’une aide juridique, à voir si cela suffira à apaiser les forts mécontentements et la colère de Booba…